Mouna Sarragi (à gauche)
Je suis musulmane et originaire des Pays-Bas. Une belle combinaison, non (rire) ? Aux Pays-Bas, le port du voile ne pose aucun problème. On voit par exemple beaucoup plus de vendeuses avec un voile aux Pays-Bas qu’en Belgique.
Quand je me suis inscrite dans une agence d’intérim en Belgique, on m’a demandé, à ma grande surprise, si j’étais prête à retirer mon voile. C’est une question qu’on ne m’aurait jamais posée aux Pays-Bas. J’ai répondu par un refus catégorique. Je vois malheureusement beaucoup de musulmanes qui acceptent, car elles ne peuvent pour ainsi dire pas faire autrement.
Heureusement, je constate peu à peu une évolution : on voit de plus en plus de femmes voilées dans les magasins. Même s’il s’agit surtout de chaînes néerlandaises qui s’exportent en Belgique. Peu importe, c’est un début. Care en est un bel exemple. Chez nous, la couleur de peau, la religion ou l’orientation sexuelle n’ont aucune importance.
Le fait que je sois en couple avec un homme ne m’a jamais empêché de trouver un job ou d’être accepté. Je reçois également très peu de commentaires à ce sujet au sein de mon groupe d’amis. La situation aurait certes été différente il y a quelques années. Une chose est sûre : chez Care, je peux être moi-même à 100 %.
Je m’appelle Wendy et je suis sourde. Je suis capable de tenir une conversation si je porte mon appareil auditif et si mon interlocuteur parle suffisamment fort, mais je n’entends pas l’alarme incendie, par exemple. Il faut qu’on vienne me chercher.
Je suis arrivée chez Care grâce à ma formation en informatique et en comptabilité au KOCA. Cela fait 28 ans maintenant. À l’époque, j’avais fait un stage au sein du département Comptabilité. Au début, je ne me sentais pas très à l’aise, car je ne comprenais pas tout. Il m’a fallu quelques mois avant de m’habituer à mes collègues.
Je n’ai malheureusement pas pu rester au département Comptabilité, car je ne pouvais pas appeler les clients. J’ai d’abord été licenciée, avant d’être rappelée en tant que technicienne de surface au siège central de Deurne.
Je prépare également le dîner les mardis et jeudis. Je dois admettre que je ne l’ai pas bien vécu au début, car on savait tous que j’étais capable de faire autre chose.
Il n’est pas facile d’embaucher une personne avec une déficience auditive. Et pourtant, Care l’a fait. Même si tout ne s’est pas passé comme je l’aurais souhaité, je suis heureuse de la chance qui m’a été donnée. J’ai aujourd’hui de chouettes collègues, avec qui je prends plaisir à travailler, même si les conversations de groupe restent difficiles à suivre…
Je m’estime heureuse de ne pas être aveugle. J’ai un travail, un mari et deux fils merveilleux. Je peux toujours compter sur l’aide de ceux que j’aime et c’est le plus important.